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fable Fourcade

Papangue ensenb' tangue

Dans une de ses Fables créoles (Z'histoires la caze) G. Fourcade met en scène ces deux animaux spécifiques de la faune locale.

 
 "Papangue le roi z'oiseau, y vole dans l' ciel,
Pour souque poule de monde, ici, n'a point son pareil
Un jour, dans l' bois, li la trouve tangue dans son trou
Nana longtemps, compère, mi vé cause avec vous :
Comment , vi pé vivre , sans voir soleil ?
Vot' manger, c'est patate, ensemble racine l'oseil.
Guette à moin, comment mi vole, en l'air.
Quand mi voit Nanam, mi fonce dessys, comme z'éclair.
Tout kaniki z'animaux, c'est mon patire.
Mi mange quand moin l'a faim, mi mange aussi le rat.
Dans l'air, quand mi vois, lièvre, perdrix, et p'tit' caille.
Mi bat' seulement la z'aile, tout y cachiette sous la paille
Moi même ici, c'est le roi, qui commande la cour,
Depuis dans le bois, jusqu'à dans basse-cour
Missié tangue, la bien écoute causement papangue,
Li la tire son tête dehors, pour éguise son langue :
Mi conné, ici, vous même, l'est plus fort ;
 

Si vi croit que moin l'a peur à vous, vous l'a tort
Moin tout seil, vous l'a pas capable manger -
Avec mon zépine sur le dos, mi empêche à vous approcher,
Mi vive sous la terre, mais mon coeur l'est clair,
Pour bien vivre, ici, n'a pas besoin monte en l'air,
Vi croit que vous c'est le roi, - vi fait peur tout ptits z'oiseaux,
Vot ' patte l'est longue, vot' bec, y coupe comme ciseaux
Pour vous bien vivre, y faut faire la misère vot' bande,
A cause vous l'est gros, vi croit que vi commande,
Ici sur' la terre le gros y mange le p'tit,
Et, zot y conné pas, comment contente, zot' l'appétit
Mi reste dans mon trou, mi fait pas mal personne,
Mi dit mon prière quand l'Angélus y sonne ;
Astère, file à vous, sorte devant mon case.
Papangue, pour voler avec son z'aile la fait tapaze,
Li la senti, que li l'était pris sur la colle,
Que l'avait été posé, par marmaille l'école.
 
Morale
 
Y faut pas faire de mal zot' prochain,
Car, zot' y conné pas, quo ça qui s'ra demain"

 
   G. Fourcade