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ARTICLE DU 18/01/2002
Volcan  
Suite aux informations transmises par les scientifiques, le préfet a décidé de lever l’alerte n°3 hier midi. Puisque selon l’observatoire, le trémor a chuté considérablement aux alentours de 16 h mercredi, avant de disparaître vers 19 h, et qu’aucun gros séisme n’a été enregistré sous le cratère du Dolomieu. Les habitants de Bois-Blanc ont pu regagner leur domicile tout en restant vigilants.


 
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Retour progressif à la normale
Les dernières observations effectuées par les scientifiques de l’observatoire volcanologique ont confirmé hier soir la fin de l’éruption du piton de la Fournaise. Vers 16 h, le trémor a chuté considérablement et a disparu vers 19 h. Aucun séisme important sous le cratère du Dolomieu n’a été enregistré après 16 h. Au niveau de la première fissure, le dégazage a fortement diminué, indiquant une fin d’alimentation très probable. Aucun mouvement de magma n’a été observé sous la plaine des Osmondes ni dans la région de Bois-Blanc depuis mercredi.
“Nous passons d’une situation de crise à un retour progressif à la normale”, expliquait hier soir Guy Mascrés, sous-préfet de Saint-Benoît. L’alerte N°3, levée dès midi, a été suivie en fin d’après-midi par la levée du plan Orsec, confirmé officiellement à 16 h par la préfecture.
L’ambiance qui régnait tout au long de la journée au PC de Piton Sainte-Rose laissait envisager un certain retour au calme. Les quinze dernières personnes relogées à l’espace de l’environnement de Sainte-Rose avaient toutes rejoint leur domicile avant 16 h.
La préfecture rappelle cependant le public à la vigilance et l’invite à conserver aux abords du site la plus grande prudence. Pour des raisons de sécurité évidentes, il est interdit de monter sur la coulée de lave. Sous la croûte noircie, souvent friable, des poches de laves d’une chaleur de 1 500° persisteront durant plusieurs semaines.

LEVÉE DE L’ALERTE N°3

Retour à la normale à Bois Blanc


La famille Ravily était de nouveau réunie hier. Mardi dernier, Armande, la mère, et ses enfants François et Prisca domiciliés à Bois-Blanc, plus précisément à l’écart dénommé Cage aux lions ont dû déménager à Piton Sainte-Rose chez une amie d’Armande en attendant que la colère du volcan se calme. Jean-Claude, le père, lui, est resté pour veiller sur la maison. D’ailleurs, la nuit il n’arrivait pas à fermer les yeux en raison du fleuve de feu qui coulait à moins d’un kilomètre derrière leur demeure.

GÉRER L’APRÈS-VOLCAN
La maison des Ravily est la première habitation située près du site au niveau duquel la lave a traversé la RN2. Jean-Claude et Armande Ravily racontent leur semaine mouvementée : “Samedi et dimanche, nous avons entendu des bruits d’explosion. Comme des bouteilles de champagne qu’on débouche, précise Armande.
Les vitres ont bougé dans toute la maison. Les animaux étaient extrêmement nerveux. La chienne était tellement effrayée qu’elle a tué trois de ses petits ! L’air est devenu de plus en plus lourd, la chaleur insupportable et sur les meubles se déposait une sorte de poussière noire. On se rendait de plus en plus compte qu’il y avait du danger dans l’air, on ne dormait pratiquement plus. Lundi matin, les gendarmes sont venus nous prévenir qu’on devait quitter le village. Les femmes et les enfants sont partis mais les pères de famille sont presque tous restés”. Et Armande de plaisanter : “Si la lave avait traversé le village, il n’y aurait que des veuves à Bois-Blanc”. C’est vrai que ces retrouvailles étaient synonymes de joie et de bonne humeur.
“C’est bon de se retrouver chez soi après plusieurs jours d’absence”, continue-t-elle tout en précisant qu’elle et ses enfants ont passé un agréable séjour à Piton Sainte-Rose chez une amie. Pour les Ravily, tout est bien qui finit bien. Les forains qu’ils sont s’apprêtent à gérer l’après-volcan à leur façon. “Le parking de la Vierge au Parasol où nous nous installons à chaque pèlerinage a disparu sous la coulée de lave. Mais le week-end prochain, c’est sûr que les gens vont venir massivement comme hier et avant-hier (mardi et mercredi après la levée des barrages) ! Alors nous avons envisagé d’ouvrir, ne serait-ce qu’à titre temporaire un petit snack pour accueillir les gens”. C’est ce qu’on appelle avoir le sens des affaires. Comme les Ravily, Bois-Joli reprend petit à petit sa vie normale.
Annecie Dalleau, 81 ans, elle, a vécu l’épreuve difficilement. Son mari est décédé depuis plus de huit ans, son fils travaille en métropole et elle ne voulait pas déranger sa nièce qui l’a invitée à séjourner à Saint-Denis jusqu’à la levée de l’alerte. Annecie vit seule dans sa case, juste à l’entrée du village de Bois-Blanc. Elle est atteinte de diabète et a des douleurs aux jambes. La disparition du site de la Vierge au Parasol où elle se rendait régulièrement a aussi été un choc pour elle. Toutefois, la gramoun a avoué qu’elle a été bien accueillie à l’école de la Rivière de l’Est où elle a été évacuée avec une quinzaine de personnes. “Lundi, j’ai ramassé deux, trois linges, mes médicaments et on est montés dans un camion. J’ai cru que nous allions être installés à Piton Sainte-Rose mais finalement, c’était dans une école de la Rivière de l’Est que nous nous sommes arrêtés. Il y avait une quinzaine de personnes avec moi. C’étaient des gens du village, je les connaissais presque tous. Cette fois, l’évacuation s’est déroulée sous un temps ensoleillé, vers 16 h 30 lundi. Mais en 1977, il y avait un orage quand nous avions fui le village”.

TRAUMATISME DE 1977
Annecie Dalleau se souvient encore de l’éruption de 1977 lorsque la coulée de lave avait traversé Bois-Blanc, comme si c’était hier. “On ne pouvait pas encore suivre l’évolution de la situation ni à la télé ni à la radio comme c’est le cas aujourd’hui. Encore heureux, j’avais encore toutes mes forces à l’époque. Le jour, la terre a tremblé et la nuit, le ciel était tout rouge. On fuyait le village sans savoir exactement quelle direction la lave qui sortait de Piton Moka allait prendre”. Stéphanie Barré, qui avait 11 ans en 1977, a tenu à peu près les mêmes propos : “La nuit, nous étions toujours sur nos gardes et dormions les volets entrebâillés pour voir à l’extérieur si il y avait du rouge ou non. Pas de radio ni de télé pour savoir si le volcan allait venir ou pas. On ignorait quelle direction la coulée allait prendre. Nous habitions à Bois-Blanc et nous nous sommes rendus à Piton Sainte-Rose pour nous abriter lorsque le ciel était pourpre. La coulée déviée par une ravine n’a pas ravagé le village. Trois jours après, alors que nous étions toujours à Piton Sainte-Rose, nous avons remarqué de la fumée sur les hauteurs du Piton Moka. Nous avions cru que c’était un agriculteur qui brûlait ses cannes. Mais en réalité c’était de la lave du volcan qui déballait rapidement la pente. Nous ne nous sommes pas rendu compte du danger que lorsque la rivière de feu, toute rouge, était près du village”.
Au fait, ceux qui ont vécu l’éruption de 1977 — suivie du miracle de l’église de Notre-Dame des Laves — ne sont pas complètement rassurés jusqu’à présent. Ils se méfient de Piton Moka. Ce n’est pas le cas des jeunes du village qui jouent à vélo un peu partout, au milieu de la route et pour qui la vie reprend son cours normal.
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Instauration d’un système giratoire dès ce matin
On attend beaucoup de monde ce week-end sur le site avoisinant la coulée. Afin de garantir aux habitants de Bois-Blanc et de Piton Sainte-Rose un retour à la vie normale dans les meilleures conditions possible, l’accès au public était encore très restreint hier.
La circulation, rétablie dès 8 h ce matin, sera organisée à partir d’aujourd’hui selon un système giratoire à partir de la Nationale 2 et de la route des Radiers. Les usagers venant de Sainte-Rose pourront aller en direction de Bois-Blanc en empruntant la N2 et pourront revenir par la route des Radiers et le CD57E. L’accès à Bois-Blanc sera exclusivement réservé aux véhicules légers. Le stationnement sera autorisé sur la N2 côté montagne exclusivement pour permettre la circulation dans les deux sens et sur le côté droit de la chaussée concernant la route des Radiers pour permettre la circulation du côté droit.
Les autobus ne seront pas autorisés à poursuivre leur route au-delà de l’église de Piton Sainte-Rose. Ils devront stationner sur le parking de Notre-Dame-des-Laves.
“Ces mesures temporaires ont pour effet de garantir la fluidité du trafic dans les deux sens sur la N2 et la libre circulation des véhicules d’urgence si intervention il devait y avoir”, explique le sous-préfet de Saint-Benoît, Guy Mascrés.
Sur le terrain tout le week-end, une vingtaine de gendarmes en moyenne assurera une permanence entre Saint-Rose et Bois-Blanc. Ils seront encore assistés par huit militaires du Fazsoi. Au niveau des pompiers, une équipe d’assistance aux premiers secours équipée d’un VSAB sera prête à intervenir en cas de problème. Une équipe de la DDE restera sur place pour assurer le bon équipement des itinéraires provisoires et poursuivre les aménagements concernant la signalisation. L’Office national des forêts est en train d’aménager avec les services communaux des sentiers d’accès. Une équipe de 3 à 4 agents de l’ONF continuera ce week-end à effectuer des reconnaissances sur le terrain et il sera impératif pour le public de se conformer aux consignes de sécurité qui seront affichées.
Pour le reste, l’ensemble des équipes de sécurité sera toujours en veille.

Textes : Pana Reeve et Bénédicte Lecerf





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